Au fil de mes nouvelles activités professionnelles, je suis frappé par l'ambivalence croissante associée au terme "performance", qui suscite tour à tour interrogation et méfiance au sein du monde professionnel.
Ces derniers mois, j'ai remarqué une nette augmentation de ce désintérêt depuis la parution remarquée du livre "La troisième voie du vivant" d'Olivier Hamant, où la robustesse est présentée comme une alternative à la performance.
Ce qui me dérange dans cette tendance, c'est la stigmatisation rapide et souvent superficielle d'un mot dont la signification est mal comprise et dont l'application est souvent réduite par mes interlocuteurs.

Mais au fait, qu'entend-on par "performance" ?
Pour répondre à cette question, revenons à la définition même du terme. De part mes recherches, j'ai pu définir la performance comme le "résultat d’activités réalisées grâce à des moyens, ces résultats étant évalués par rapport à des objectifs préalablement définis."
En d'autres termes, dès lors que des objectifs sont fixés, que des moyens sont déployés pour les atteindre, et que les progrès sont mesurés par rapport à ces objectifs, nous sommes déjà dans une logique de performance !
Devons-nous alors abandonner tout objectif en entreprise, cesser de mesurer les progrès individuels et collectifs, et ignorer la gestion des ressources et des compétences pour éviter d'utiliser le terme "performance" ?
La performance ne se résume pas aux objectifs commerciaux.
Connaissez-vousJohn Elkingto? Déjà, en 1997 , il introduisait le concept de "triple performance", également connu sous le nom de "performance globale".
Selon lui, les objectifs d'une entreprise ne devraient pas se limiter à l'aspect économique, mais devraient également inclure son impact social et environnemental.
Considérer la performance uniquement sous son angle économique interne revient donc à avoir près de 30 ans de retard dans notre compréhension de ce terme ! Cela revient à une vision étroite et dépassée, ignorant les impératifs sociaux et environnementaux auxquels les entreprises doivent faire face dans le monde moderne.
La performance au service de la robustesse
La robustesse consiste à "maintenir le système stable malgré les fluctuations".
Viser la robustesse est donc un objectif louable, bien que complexe à atteindre de manière exhaustive.
Si la robustesse est un objectif à part entière, et un objectif difficile à atteindre qui plus est, nous devons non seulement déployer des moyens pour y parvenir, mais aussi mesurer les progrès vers cet objectif ambitieux. Cela ne vous rappelle-t-il pas les notions évoquées précédemment ?
Il est donc fort probable que des systèmes de management de la performance, tels que les OKR, soient d'une grande aide dans la mise en œuvre efficace et efficiente de la robustesse !
En conclusion, plutôt que de se laisser influencer par des préjugés sur la performance, il est essentiel pour les entreprises de s'engager pleinement dans la définition d'objectifs clairs, pertinents et mesurables, tout en adoptant une approche holistique de la performance qui tienne compte des aspects économiques, sociaux et environnementaux.
En intégrant ces différentes dimensions dans leur stratégie globale et résiliente, les entreprises peuvent créer de la valeur à long terme, tant pour elles-mêmes que pour la société dans son ensemble.
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